L’Ardoise – Claude Bernard-Aubert

 

Affiche du film "L'Ardoise" (1970) montrant Salvator Adamo avec un fond sombre et des lettres blanches en gras.
Adamo dans l’affiche du polar français « L’Ardoise », réalisé par Claude Bernard-Aubert.

Critique Cinématographique – L’Ardoise

Introduction

L’Ardoise est un polar français de 1970 réalisé par Claude Bernard-Aubert, qui s’appuie sur un roman de Pierre-Vial Lesou, « L’ardoise d’un apache ». Le film réunit une distribution plutôt hétéroclite : Michel Constantin, connu pour ses rôles de dur à cuire, Salvator Adamo, le célèbre chanteur belge qui tente ici une incursion au cinéma, et Jess Hahn, un acteur américain naturalisé français qui apporte une touche brute et parfois excessive à ses personnages.

Résumé de l’histoire

Le film raconte l’histoire de Philippe, un jeune bourgeois naïf (interprété par Adamo), qui se retrouve impliqué dans une sombre affaire de vengeance et de crime en faisant la connaissance de deux truands chevronnés en prison : Théo (Constantin) et Bob (Hahn). Ensemble, ils se retrouvent embarqués dans une série de péripéties criminelles, avec des retournements de situations qui font monter la tension, mais qui, par contre, s’emmêlent un peu trop dans la seconde partie du film.

Analyse détaillée

L’histoire

L’intrigue démarre sur une idée intéressante, celle du choc des mondes entre un jeune bourgeois et des criminels endurcis, mais elle manque de subtilité et devient confuse vers la fin. Le film souffre d’un scénario qui semble se disperser, avec des moments où le rythme est cassé par des séquences inutiles ou trop longues.

Le jeu d’acteur

Michel Constantin brille comme d’habitude dans son rôle de dur à cuire, apportant une présence imposante à l’écran. Jess Hahn, quant à lui, oscille entre des moments de surjeu et d’autres où il est particulièrement convaincant, notamment lorsqu’il montre la dualité de son personnage. En revanche, Salvatore Adamo, malgré son succès musical, peine à convaincre en tant qu’acteur, sa prestation étant jugée fade et peu expressive par la critique.

Le scénario

Écrit par Claude Bernard-Aubert et Jean-Marie Durand, le scénario est adapté du roman avec quelques libertés, mais manque de cohérence et d’imagination. Les dialogues, signés Pascal Jardin, apportent toutefois quelques répliques marquantes, particulièrement celle de Constantin qui campe un truand philosophe à ses heures.

Claude Bernard-Aubert aussi connu pour son œuvre magistrale : « L’affaire Dominici » avec un Jean Gabin inoubliable dans le rôle de Gaston Dominici (mais nous en reparlerons dans une chronique dédiée à ce film)

L’image

La photographie, sans être révolutionnaire, sert bien le propos du film, avec des scènes tournées dans des lieux qui respirent l’authenticité des années 70, spécialement les séquences se déroulant dans le café « La Bonne Santé », qui ajoutent une touche nostalgique.

La musique

Composée par Adamo lui-même, la bande originale est l’un des points faibles du film, trop liée à son image de chanteur de variété et ne parvenant pas à instaurer l’atmosphère nécessaire pour un polar.

Réception critique

Les critiques sont partagées. Certains voient en L’Ardoise un polar honnête avec de bonnes intentions, mais souffrant de faiblesses structurelles et d’une interprétation inégale. D’autres n’hésitent pas à qualifier le film de « navet », déplorant le manque de crédibilité du scénario et la mauvaise performance de certains acteurs, particulièrement Adamo.

Avis Personnel

Affiche du film "L'Ardoise" avec Michel Constantin, Jess Hahn et Elisabeth Wiener.
Les personnages principaux de « L’Ardoise » dans une affiche en noir et blanc mettant en vedette Michel Constantin, Jess Hahn et Elisabeth Wiener.

L’Ardoise n’est pas ce qu’on pourrait appeler un chef-d’œuvre, loin de là. Le scénario se perd parfois dans des méandres inutiles, et la prestation de Salvatore Adamo, bien qu’attachante pour ses fans, manque de profondeur pour vraiment marquer les esprits. Pourtant, ce film a le mérite d’exister et d’offrir une immersion dans une époque où les polars français avaient une saveur bien particulière.

Il se laisse voir sans prétention, avec un certain charme désuet qui plaira sans doute aux amateurs de films noirs des années 60-70. Michel Constantin et Jess Hahn, deux figures emblématiques du cinéma de l’époque, sont ici dans leur élément, apportant leur charisme et leur expérience à des rôles taillés sur mesure. Même si l’intrigue n’est pas toujours à la hauteur, le duo qu’ils forment mérite à lui seul le coup d’œil.

Et puis, il y a Adamo. Pour les fans du chanteur, voir leur idole dans un rôle au grand écran, même imparfait, est une curiosité qui ajoute une note sympathique à l’ensemble. Si vous aimez les films noirs de cette époque et que vous êtes sensibles à la nostalgie que dégagent les vieux polars français, L’Ardoise mérite une chance. Ce n’est pas un incontournable, mais c’est un film qui a sa place dans la collection des amateurs du genre.

Conclusion

En somme, L’Ardoise est un film qui mérite peut-être un coup d’œil pour les amateurs de polar des années 70. Mais qui risque de laisser une impression mitigée, notamment en raison de son manque de cohérence et de la prestation inégale de son casting.

Sources : Allociné, IMDb,

 

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