The Split (1968)

 

Critique de film : The Split (1968) – Un regard sur le premier film de casse afro-américain

Introduction :
Sorti en 1968, « The Split » est un film de casse typique des années 60, réalisé par Gordon Flemyng et basé sur le roman « The Seventh » de Richard Stark, un pseudonyme de Donald E. Westlake. Le film met en vedette Jim Brown, une légende du football américain devenue acteur, aux côtés de Diahann Carroll, Ernest Borgnine, Gene Hackman, et Donald Sutherland. La musique est signée Quincy Jones, apportant une touche jazzy qui ancre le film dans son époque.

Résumé de l’histoire :
L’intrigue tourne autour de McClain (Jim Brown), un criminel chevronné qui rassemble une équipe de malfaiteurs pour dévaliser la recette du Los Angeles Coliseum durant un match de football. Le casse se déroule sans accroc, mais la situation se complique lorsque l’argent disparaît mystérieusement. S’ensuit alors une série de trahisons et de violences où chacun des membres de l’équipe devient suspect.

Analyse détaillée :

L’histoire :
Le film repose sur une intrigue simple mais efficace. L’idée de faire disparaître la somme volée presque immédiatement après le casse est un choix narratif intéressant qui pousse les personnages dans leurs retranchements. C’est une approche classique mais toujours captivante dans le genre du film de casse.

Le jeu d’acteur :
Jim Brown, dans le rôle principal, impose une présence physique impressionnante, et son interprétation minimaliste et stoïque rappelle celle des grands anti-héros du film noir. Diahann Carroll, bien que son rôle soit plus limité, apporte une profondeur émotionnelle dans ses interactions avec Brown. Les performances de soutien, notamment celles d’Ernest Borgnine et de Gene Hackman, sont solides et donnent vie à ce groupe de personnages mal assortis.

Le scénario :
Le scénario de Robert Sabaroff, bien qu’il ne réinvente pas le genre, reste solide. Les dialogues sont percutants et efficaces, même s’ils manquent parfois de subtilité. La tension est maintenue tout au long du film, notamment grâce à la construction narrative qui ménage ses effets jusqu’au dénouement.

L’image :
La réalisation de Gordon Flemyng est soignée, avec une direction artistique qui utilise bien les décors urbains de Los Angeles pour créer une atmosphère tendue et paranoïaque. La photographie capture l’esthétique néo-noir avec des contrastes marqués et des jeux d’ombres qui renforcent le suspense.

La musique :
La bande originale de Quincy Jones est l’un des points forts du film. Le mélange de jazz et de funk contribue à dynamiser l’action et à ancrer le film dans une époque de transition culturelle aux États-Unis.

Contexte historique :
The Split sort à un moment charnière du cinéma américain, alors que les tensions raciales sont exacerbées par les mouvements des droits civiques. Le choix de Jim Brown, un acteur noir dans un rôle traditionnellement réservé aux Blancs, marque une étape importante dans la représentation des Afro-Américains à l’écran. Ce film est l’un des premiers à exploiter les tensions raciales de manière délibérée dans une intrigue de film noir.

Comparaison avec d’autres films :
Comparé à « Point Blank » (1967), autre adaptation d’un roman de Parker, « The Split » est plus direct et moins expérimental. Il manque peut-être la sophistication visuelle de « Point Blank », mais compense par une énergie brute et un casting d’ensemble mémorable.

Réception critique :
À sa sortie, le film a reçu des critiques mitigées. Roger Ebert a salué le film pour son approche innovante des tensions raciales mais a noté que le film, bien que divertissant, ne parvenait pas à se démarquer du lot des films de casse de l’époque.

Avis personnel :
The Split est une œuvre fascinante à plus d’un titre. Si son intrigue ne révolutionne pas le genre, c’est son contexte et son casting qui le rendent si unique. Jim Brown incarne un héros complexe dans un film qui navigue habilement entre les codes du film de casse et ceux du néo-noir. C’est une capsule temporelle précieuse qui reflète les préoccupations sociales de son époque tout en garantissant un divertissement solide. Pour les amateurs de films noirs et d’histoire du cinéma, The Split mérite d’être redécouvert.


Couverture du DVD The Split
Affiche du DVD du film The Split

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